Lucy Maud Montgomery

Quand Matthew ramène la fillette à la maison, il est persuadé que sa sœur Marilla n’en voudra pas. Tous deux s’étaient mis d’accord pour qu’il aille prendre à l’orphelinat un garçon qui aiderait aux durs travaux des champs, mais peut-il laisser sur le quai de la gare cette gamine rousse et maigre qu’on leur a attribuée par erreur ? Marilla et Matthew ont la soixantaine et vivent un quotidien austère, laborieux, étriqué, monotone. Le timide et discret Matthew est tout de suite conquis par la jeune orpheline de 11 ans, ensorcelé, dit sa sœur. Pourtant, elle aussi se laisse toucher par la personnalité solaire de la petite qui réussit à lui tirer des « sourires rouillés ». Car Anne, pourtant « enfant solitaire, avide d’amour et sans amis », porte un regard émerveillé sur le monde, le magnifiant grâce au pouvoir de son imagination : « j’entends rire le ruisseau ».

Publié en 1908, ce roman partiellement autobiographique a pour cadre L’île-du-Prince-Édouard au Canada. Il provient de quelqu’un dont l’écriture a toujours été la raison d’être, mais dont la famille désapprouvait les « gribouillages» indécents pour une femme, devenue néanmoins l’autrice canadienne la plus lue dans le monde.

Témoignage d’une époque et d’une société, c’est un livre délicieusement rétro d’où émane une extraordinaire leçon de résilience et de joie de vivre.

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