Marlène Janin
Il pleuvait depuis longtemps, « un déluge qui ne laissait que peu de répit aux habitants de la forêt ».
L’eau monte de toutes parts et la famille ours est obligée de quitter sa tanière. De grands paysages peints pleine-page montrent la montée inexorable des eaux et la fuite des ours à la recherche d’un refuge. Enfin ils l’aperçoivent sous la forme d’un abri rouge assez cubique. Le père, la mère et les trois petits y entrent précautionneusement et se trouvent dans une maison en bois chaude et accueillante. C’est Koti qui signifie maison en finnois. Ils s’installent, utilisant de manière amusante les objets inconnus d’eux : « Les casseroles et les poêles servent à faire de la gymnastique ou de la musique. Un balai est parfait pour se gratter le dos. » Ils prennent goût au confort. Et Koti les gâte bien.
Le contraste des illustrations insiste sur les deux types de vie de la famille ours. Un intérieur presqu’intégralement blanc avec des dessins au trait lorsqu’ils sont installés comme des humains, tandis que la nature alentour est peinte en grandes et belles étendues colorées.
Lorsque la pluie s’arrête, ils renoncent à leur bien-être et repartent vaquer à des occupations d’ours blanc, se rouler dans l’herbe salée, grimper aux arbres, chasser le saumon. Puis ils entreprennent l’ascension du superbe tunturi, montagne ronde au-dessus du fjord finnois, non sans avoir dit : « au-revoir, Koti… ».