Béatrice Rodriguez

Koala, Oiseau et Caméléon sont installés dans un arbre. Ils dialoguent. Ils parlent de sujets sérieux. Ils parlent de manière très accessible de sujets qui peuvent être très sérieux. Philosophie est un grand mot, mais pourquoi pas ? Sous forme d’échanges légers, le rêve, la vie privée, la compassion, le deuil par exemple sont abordés en courts épisodes qui peuvent paraître un peu disparates, mais sont comme autant de pensées qui émergent.

Koala est lent et réfléchi. Oiseau est vif, primesautier. Caméléon est changeant. Trois types de caractères dans lesquels les jeunes lecteurs peuvent se reconnaître. Comme ils peuvent entrer plus ou moins en résonance avec un thème ou l’autre.

Lorsque l’arbre dans lequel vit Koala, « son arbre à pensées », est déraciné par le vent, c’est le thème de la disparition d’un être cher qui est sous-jacent. Tandis que ses amis essaient de le distraire de sa peine, Koala adresse un magnifique discours à son arbre mort : « Mon arbre, tu me manques. J’aimais l’odeur de tes feuilles dorées au soleil. J’aimais écouter la sève s’écouler sous ton écorce. »

Ce petit album atypique et attachant, illustré d’aquarelles aux tons doux, se termine par une incitation à croire en soi. Koala ayant rêvé de grimper au-dessus des nuages, il fabrique une très grande échelle qu’il fixe à un tronc. « Tu as réalisé ton rêve. Parfois, il suffit d’y croire. »