La véridique histoire de Mayranouche poupée de son et de tissu racontée par le chat Azad

Jean Villemin

On dit que les chats sont doués d’une grande mémoire, certains leur prêtent plusieurs vies. Le chat Azad, né en 1915, est donc un narrateur de choix pour l’histoire de la poupée Mayranouche qui commence dans une atmosphère légère. « Mon premier maître était tailleur. C’est au cours de ces journées simples et sans souci qu’il a confectionné Mayranouche » et l’a offerte à sa fille. Un chat, une poupée, ce pourrait être le début d’un conte oriental enrichi de beaux lavis d’encre illustrant une époque surannée.

« Mais voilà qu’un soir, quelqu’un a frappé à la porte et tout a basculé irrémédiablement. »

Dans un album précédent, intitulé Mayranouche, Jean Villemin a déjà prêté sa plume et son pinceau à une évocation de la tragédie arménienne, sous couvert de la poupée de son et de tissu. Le point de vue du chat Azad renouvelle la narration, tandis que la longue succession de ses sept vies le mène en direction du soleil couchant parmi les nombreux fuyards dans une « atmosphère étrange et sombre où des hommes chassent d’autres hommes ».

Son ton naïf permet de beaucoup suggérer aux jeunes lecteurs, tout en les faisant s’intéresser à la curieuse aventure d’une poupée de chiffons.