Dominique Bona, Charlotte Plantin

Un oiseau, un petit chien, un ourson, un chat : trop mignons, pense-t-on le plus souvent. En revanche quand il s’agit d’une araignée, d’une méduse, ou bien encore d’une chauve-souris, c’est plutôt un beurk de répulsion qui risque de jaillir !

Chacune de ces trois bestioles mal-aimées a inspiré à l’auteure une petite histoire en forme de roman et les trois sont regroupées dans un même volume. Crayons et aquarelles l’illustrent rendant aimables des héroïnes a priori peu sympathiques.

La silencieuse araignée velue se présente la première. Filant sa toile, elle arrive au-dessus d’un lit. La fillette rouspéteuse qui est dans le lit et refuse de dormir, voit arriver, au bout d’un fil, celle qui tisse de ses 8 pattes et la regarde de ses 6 yeux. Elles se dévisagent. Est-ce à force d’attention, la fillette doit s’endormir et rêver puisqu’une curieuse relation s’engage entre elles deux. Elle découvre les magnifiques talents d’une bête qui peut réaliser « un voile d’une extraordinaire transparence, aérien, aussi fin qu’une dentelle ».

Originales et attirantes elles aussi, les deux autres histoires du livre mettent en scène un enfant et une petite bête dans une interaction pleine de tendresse et de gaîté. Le gamin qui aime tant grimper aux arbres et se suspendre aux branches la tête en bas fait connaissance d’une chauve-souris dont le plus grand souhait est de chanter. Quant à la méduse, « par tous les pores de son corps gélatineux – même si ses pores sont plutôt des fils aériens ou d’infimes antennes – elle a envie de vivre. Envie d’être chatouillée par les algues. Et envie de danser. »

De quoi charmer les lecteurs et les réconcilier avec ces bestioles afin qu’elles ne disent plus « personne ne m’aime ! ».