Sarthak Sinha
Prise au premier degré, c’est l’histoire d’une fillette passionnée de mangues, comme l’annonce le titre de l’album. Farah les cajole, leur lit des livres et pourrait en manger toute la journée. Mais voilà que, un été, le manguier de Grand-père ne porte pas le moindre fruit. Farah essaie tout ce qui est en son pouvoir pour aider l’arbre, y compris déverser du lait ou du fumier à son pied, tandis que son chien l’arrose à sa façon. Rien n’y fait. « Énervée, déçue, frustrée, Farah se tient assise comme une mangue rabougrie. » Tout ce qui devait réjouir son été, absolument tout lui paraît sans intérêt.
Le lecteur a été averti du second degré de l’histoire, car, tandis que Farah pleure au pied de l’immense manguier, la peinture en double-page de cet arbre magnifique lui a révélé sa végétation luxuriante pleine d’oiseaux et d’abeilles, de lampions, de nichoirs et d’écureuils, même un paon à la traine irisée. C’est au moment où Farah s’élève sur la balançoire que lui a fabriquée Grand-père qu’elle découvre toute cette beauté.
Une jolie fable sur le regard que Farah porte autour d’elle, car « même sans mangues, l’arbre est bien plus riche qu’elle ne l’aurait jamais imaginé ! »