Christine Naumann-Villemin, Agnès Yvan

Les fillettes s’affairent. Elles ont peu de temps, sur le quai de la gare de Nancy, pour vendre les gâteaux de leur patronne. Et si elles ne font pas bien leur travail, elles seront grondées sévèrement. Pourtant, si elle le pouvait, Lucie ferait bien cadeau d’une pâtisserie à cette petite voyageuse qui lui paraît miséreuse. Mais non, sa mère l’accompagne et elles n’ont manifestement pas de souci d’argent, la mauvaise mine de la petite est un problème de santé. Malgré la brièveté des instants où elles se sont vues, une relation profonde nait entre elles et, juste avant le départ du train, la fillette pâle donne quelque chose à Lucie : « c’est un bien étrange cadeau, un coquillage brillant et strié comme un soleil ».

L’album conte donc l’histoire attendrissante d’une petite orpheline pauvre traitée avec rudesse et d’une petite fille riche et choyée, mais malade. Les locomotives à vapeur et le décor au style art nouveau emmènent les lecteurs dans une autre époque. Et les madeleines servent de fil directeur à l’histoire, les madeleines, « des gâteaux en forme de coquille. Tout dodus, tout gonflés. Et petits ».

L’éditeur a fait sa spécialité des histoires, contes et légendes au parfum d’Alsace et de Lorraine avec leur Graoully, leurs Mannele, quiches et kugelhopf. Dans ce volume, la jolie narration est suivie par quelques pages sur l’École de Nancy, puis par une recette de madeleine. Quant aux pages de garde, grande surprise ce vitrail Art Nouveau orné de madeleines et de fouets à pâte !