Emmanuel Trédez, Delphine Jacquot
« Lapin prend son thé, installé dans un bon fauteuil. » Même en charentaises, il est très chic, lisant son journal (Rabbit News) dans son intérieur cossu.
Ayant décidé de briller devant une jeune actrice new-yorkaise, Lapin décide de lui envoyer non pas sa photo, mais son portrait réalisé par un peintre coté. Longues séances de pose sans même apercevoir la moindre esquisse du travail en cours, finitions interminables, le tableau lui est enfin livré contre 20000 dollars. Un tableau intégralement blanc ! Tels les courtisans du roi nu d’Andersen, toutes les relations de Lapin s’extasient de la ressemblance de sa représentation.
L’humour émaille l’histoire de cette mystification et son texte en vers ajoute de la préciosité à la fable. Déjà, les premiers lecteurs de cet album l’ont trouvé très drôle et en ont aimé les illustrations. Au fur et à mesure de l’enrichissement de leur culture artistique, ils pourront aussi s’amuser des multiples pastiches d’œuvres d’art qu’il recèle. Finalement, Lapin était-il un client si naïf ? La dernière page apporte une astucieuse surprise