Kjell Ringi
« Il était une fois un roi et son peuple qui vivaient en paix. Un jour arriva un étranger. »
C’est un conte, mais, comme dans la vraie vie, l’étranger n’a encore rien dit ni rien fait que la pagaïe s’installe dans la population. Roi, édiles, clergé, maréchaussée et autres citoyens s’agitent, minuscules à côté de l’étranger symbolisé par un énorme pied nu. On lui envoie un oiseau porteur du message « rentre chez toi », puis l’armée s’avance, tire au canon vers le haut, on ne sait trop vers qui puisqu’on n’a toujours pas vu plus haut que la cheville dans cet album à l’italienne. Surprise, tandis que la population déverse son agressivité, l’étranger se met soudain à pleurer, manquant la noyer de ses larmes.
A la montée du flot, les petits personnages se réfugient sur le gros pied, puis escaladent et arrivent à hauteur de la tête qu’on voit enfin. Une fois arrivé au même niveau que l’étranger, « le roi lui souhaita la bienvenue dans son royaume et, ensemble, ils dissipèrent leurs inquiétudes. »
Très bien menée et présentée de manière amusante, c’est une fable savoureuse qui fait tout à la fois rire et réfléchir.