Agnès Ledig, Frédéric Pillot
Mazette est-elle une fillette trop sensible ? Ou simplement très sensible ? C’est une question de point de vue. Dès la couverture, le mot « trop » est barré, ostensiblement remplacé par « très », et cela change tout. C’est sur cette question du point de vue que joue, fort intelligemment, l’album. Jouons avec lui et considérons les morceaux de phrases suivants, tous extraits du livre.
A : que les larmes sont ridicules
B : c’est idiot de croire
C : qu’on a le droit de montrer ses émotions
D : Mazette espère bien
Quand il les lit dans l’ordre A, B, C, l’enfant y voit une condamnation de son hypersensibilité qui souvent correspond à son propre ressenti, à son embarras.
Deuxième lecture, cette fois dans l’ordre D, C, B, A : quel changement radical d’optique et quel soulagement pour le jeune lecteur ! Le but recherché est atteint, celui annoncé par la couverture du livre : « une histoire à lire dans les deux sens pour voir la vie différemment ».